C’est une des mesures phares du projet de loi anti-gaspillage présenté mercredi 10 juillet au Conseil des ministres : le système de consigne devrait faire son grand retour en France. Effectif dans les années 1960-1970 pour les bouteilles en verre, le circuit de la consigne a progressivement été abandonné dans les années 1980 avec la déferlante des emballages plastiques. Il fût définitivement relégué aux oubliettes en 1992, quand l’État a instauré une contribution financière des producteurs à la gestion des déchets.

Ce nouveau système de consigne sera dédié aux bouteilles en plastique (et canettes par extension), dont le taux de collecte ne dépasse pas les 58 % en France, contre 85 à 90 % dans des pays où ce système existe tels que la Suède ou l’Allemagne. À travers ce projet de loi, le gouvernement espère atteindre l’objectif fixé par Bruxelles de recycler 90 % du plastique à l’horizon 2029. Selon les dernières données de l’organisation Plastics Europe, la France fait à l’heure actuelle partie des cancres européens en matière de recyclage des emballages plastiques.
Sur trente pays européens (UE, Norvège et Suisse), l’Hexagone se classe avant-dernier avec un taux de recyclage de 26,2 % en 2016. Si le nouveau système de consigne pourrait permettre d’améliorer ce taux, les bouteilles en plastique ne représentent toutefois qu’une fraction de l’ensemble des déchets d’emballages plastiques générés. Le traitement des autres déchets plastiques restera donc à la charge des collectivités via le système de collecte existant (bac jaune) et certaines voix dénoncent un manque à gagner financier pour les filières de recyclage en place, comme le rapporte BFMTV.