Le 26 janvier 2016, 200 personnes ont formé une chaîne humaine jusqu’au Rhône pour alerter sur l’urgence
Nouvelle journée de mobilisation hier après-midi à Arles dans le cadre du mouvement national d’Action Climat.
Et une fois de plus, à l’appel du collectif “Il est encore temps – Arles”, ils étaient nombreux, près de 200, tous âges confondus, à se rendre sur la place de la République pour dire leurs inquiétudes quant à l’urgence climatique. Certes moins nombreux que lors des deux éditions précédentes (350 le 13 octobre et 600 le 8 décembre) mais toujours déterminés.
D’abord rassemblées sur la place de la République, près de 200 personnes ont ensuite formé une chaîne humaine pour rejoindre les quais du Rhône. Il s’agissait de l’acte III de cette mobilisation pour le climat.
D’abord rassemblées sur la place de la République, près de 200 personnes ont ensuite formé une chaîne humaine pour rejoindre les quais du Rhône. Il s’agissait de l’acte III de cette mobilisation pour le climat.Photos cyril hiély
“La dernière fois que nous nous sommes retrouvés, c’était en plein pendant la COP 24. Nous étions plein d’espoirs. Mais elle a échoué”, a d’emblée lâché Cyril, l’un des membres du collectif. S’il a donc été difficile de se faire entendre jusqu’à Katowice (en Pologne, là où se tenait la COP 24), le collectif compte bien se faire entendre des décideurs locaux. Et ce d’autant plus que “nous sommes sur un territoire particulier, à l’équation fragile, avec une grosse concentration d’industrie à Fos, des entrepôts logistiques à Saint-Martin-de-Crau, une biodiversité exceptionnelle dans les Alpilles et en Camargue. Tous ces enjeux font que l’on ne peut pas échouer sur ce territoire. Il se joue ici quelque chose d’important. D’où la nécessité de la mobilisation.” Une mobilisation qui hier a pris une forme nouvelle avec cette chaîne humaine partie de la place de la République jusqu’aux quais du Rhône via le boulevard des Lices, le boulevard Gambetta et la rue du Pont.
Un forum-citoyen à la mi-mars
Et qui prendra encore une fois, une nouvelle forme lors de la prochaine action qui devrait se tenir mi-mars avec une forme d’agora, de forum citoyen, où chacun sera invité à réfléchir au territoire qu’il souhaite. L’idée étant, à partir de là, de proposer des mesures concrètes à la Ville.
Mais avant le départ vers les quais, les désormais “traditionnelles” prises de parole ont porté sur l’énergie, thème du jour. L’occasion pour Jean-Luc, l’un des membres du collectif, de revenir sur la consommation d’énergie en France, “laquelle provient à 48 % d’énergies fossiles et à 40 % du nucléaire). Le transport, le logement et les industries étant les plus gros consommateurs. Se loger et se déplacer revient à environ 9 000€ par an. Un couple au revenu minimum doit ainsi travailler 1,5 mois rien que pour ça.” L’occasion aussi et bien sûr d’évoquer les énergies renouvelables. Et si à ce niveau-là, “le Pays d’Arles a un potentiel exceptionnel. Nous sommes dans le département le plus ensoleillé de France, avec 85 jours de vent par an, 50 km de littoral et pas mal d’entrepôts logistiques sur lesquels on pourrait poser des photovoltaïques !” Et de rappeler qu’il est possible depuis le 1er janvier 2017 de changer de fournisseur d’énergie pour en choisir un plus responsable.
Énergies renouvelables toujours avec la présentation des Centrales villageoises du Pays d’Arles. Une coopérative qui depuis sa création a identifié une douzaine de toits sur lesquels il serait possible d’installer du photovoltaïque (dont des écoles primaires, une église, une cave coopérative… Des études de faisabilité sont en cours) et qui est à la recherche d’actionnaires. Un actionnariat qu’elle veut avant tout citoyen. Les premières installations sont espérées pour 2019-2020. Preuve que la transition écologique passe en grande partie par le local. D’ailleurs à ce sujet, selon le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), 50 à 70 % des leviers d’action sur le climat se situent à l’échelle du territoire. À bon entendeur !