«Votre fils n’a que deux ans et demi… mais vous pourrez vous entraîner en attendant», suggère une affiche de CDiscount présentant la PlayStation 4 (à -20%), ponctuée de la nouvelle signature: «N’économisez pas votre plaisir.»
Voilà qui est dit : nous sommes en 2018, tous les voyants du climat sont au rouge, depuis le 1er août l’humanité vit à crédit, on nous culpabilise si on n’a pas les moyens d’acheter bio et local et si on ne trie pas nos pots de yaourts, et dans le même temps, on nous incite clairement à acheter des produits dont on n’a pas besoin… Et c’est même sensé être drôle. Bienvenue dans la schizophrénie ambiante qui atteint un pic en cette période de pré-noël, et dont le point culminant a lieu bientôt, lors du “Black Friday”.Au départ, le Black Friday, c’était la date à laquelle les commerces américains sortaient du rouge et devenaient rentables. Mais c’est évidemment oublié depuis longtemps : aujourd’hui, c’est devenu ce jour où les gens s’insultent, se piétinent et se battent pour un téléviseur ou une robe sous le regard hilare d’autres gens non moins débiles dont le seul réflexe, au lieu de sortir immédiatement d’une telle folie, est de sortir leur i-phone pour immortaliser le moment. C’est surtout devenu le jour le plus profitable de l’année pour les marques : l’an dernier, les distributeurs américains ont réalisé sur internet un chiffre d’affaires record de 7,9 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros), en hausse de 17,9% par rapport à 2016…
Evidemment, on pourrait regarder cela de loin et se gausser tranquillement de l’autre côté de l’Atlantique. Mais horreur, le concept a débarqué en France en 2010. Et si ça n’a pas très bien pris au départ, les mentalités évoluent beaucoup plus vite sur ce genre d’événements que sur la cause des femmes ou le réchauffement climatique, au hasard : selon une enquête de l’institut CSA, en 2016, les Français n’étaient « que” 21 % à vouloir profiter du Black Friday l’an dernier, et ils étaient 52 % en 2017.
Comment vous convaincre de faire partie des 52 % ? Voyons voir.
Source : Le 23 novembre, nous boycotterons le Black Friday, voici pourquoi…