L’idée n’est pas complètement sortie d’un chapeau magique envoûté par une secte millénariste. Voici 12 événements ou tendances politiques, sociales, énergétiques et climatiques qui depuis 4 ans indiquent que l’on peut prendre très au sérieux la possibilité qu’on ne parvienne pas à freiner le réchauffement climatique :
-
la consommation de charbon en Chine qui repart à la hausse après une légère diminution de 2013 à 2016
-
la ruée vers l’Arctique de la Russie, des Etats-Unis et des majors du pétrole
-
le permafrost fondant 70 ans plus tôt qu’imaginé par les scientifiques
-
l’échec avéré des ENR en Allemagne (seulement 25% de solaire et éolien dans le mix électrique, après 15 ans et 350 mds € d’investissement)
-
les progrès lents des technologies bas-carbone (stockage, capture…)
-
l’efficacité énergétique qui patine (effets rebonds etc…)
-
l’Europe ne parvenant pas à diminuer ses émissions (elle les a juste delocalisées)
-
l’élection de Trump
-
l’election de Bolsonaro
-
les modèles climatiques qui s’affinent et confirment voire aggravent les constats précédents
-
certains modèles climatiques estimant désormais la hausse possible à +7 degrés d’ici 2100
-
la décroissance toujours quasi-unanimement rejetée par la société
Et encore, j’avais une longue liste d’une trentaine d’éléments.
Mais le but n’est pas d’être exhaustif, encore moins de miner le moral. Il apparaît simplement nécessaire que chacun puisse envisager tous les scénarios possibles, et avoir un maximum de cartes en main pour faire les bons choix personnels, professionnels et familiaux. Une fois passé le sentiment de sidération, il faut réfléchir froidement et se projeter dans les différentes perspectives possibles (sachant que même dans le pire des scénarios d’émissions anthropiques de GES, l’intervalle d’incertitude des travaux synthétisés par le GIEC est important, le GIEC n’a pas de boule de crystal).
En 2040-2050 l’affaire se sera nettement éclaircie, et on pourra davantage constater la trajectoire sur laquelle on est embarqués pour 2080. Malgré la vitesse potentiellement inouïe du réchauffement (environ 100 fois plus rapide que celui nous séparant de la fin de l’ère glacière) les gens auront en 2040-2050 le temps d’évaluer la situation (bien mieux que nous aujourd’hui) et décider par exemple s’ils souhaitent faire des enfants (aujourd’hui, s’en priver reste encore un choix assez abstrait).
Voilà une relativement bonne nouvelle.
Une question plus pressante est ce qu’on fait d’ici là ! Une voie possible est abordée dans cet autre article.
Source : Pourquoi autant d’écologistes ont-ils récemment basculé dans une vision d’effondrement ?